Lors d’une récente interview sur le thèmes "Les caves coopératives sont-elles en danger ?", plusieurs intervenants ont discuté de la perception des prix et de la qualité des vins produits par les caves coopératives. Ils ont souligné l’amélioration qualitative des vins et la nécessité de mieux communiquer cette qualité pour justifier les prix sur le marché. Par exemple, un intervenant a noté que malgré des investissements dans la qualité, les prix des vins n’ont pas toujours augmenté proportionnellement.
"On s’est équipé, dans les caves, dans les chais, pour faire les vins les meilleures possibles. [...] Mais on n’a pas toujours répercuté cette amélioration qualitative sur le prix de la bouteille." - Stéphane Héraud,Président de la FCVA
Cette dichotomie entre qualité et prix perçu est un défi majeur pour les coopératives, qui doivent convaincre les consommateurs de la valeur ajoutée de leurs produits.
"... autrefois, vous vous étiez rassuré en achetant des vins à 8 ou 6 euros, parce qu’il le fallait et que vous alliez avoir une bonne qualité. Mais qu’aujourd’hui, vous allez chercher des vins à 4, 5 ou 6 euros, vous aurez encore cette égalité.
Parce qu’en réalité, le travail a été mené un peu partout et les mauvais vins ne s’en servent plus.
Et puis, si je peux vous offrir un argument pour mettre une bouteille de vin la prochaine fois au repas de la famille, vous direz à votre fille que le vin, c’est de l’histoire, c’est de la culture. Et ça, [...] c’est toutes sortes de monuments [...] qui sont autour de vous.”
Innovations et Diversification
Pour faire face à ces défis, certaines coopératives se diversifient en produisant des vins effervescents comme le crémant, des vins bio, ou des vins sans alcool pour répondre à de nouvelles tendances de consommation. Cette diversification permet de toucher de nouveaux marchés et de stabiliser les revenus, dans une perspectives de réduire l’impact des taxes promises par l’administration américaine.
Par exemple, la Cave de Ribeauvillé, la plus ancienne fondée en 1895 en Alsace, a commencé à commercialiser des vins désalcoolisés en 2021, attirant une nouvelle clientèle tout en conservant leur base de clients traditionnels (70 vins issus de 7 grands crus et 8 lieux-dits). Certifiés HVE3, elle produit près de 17 000 hectolitres dont 20% en "Bio", provenant de 41 viticulteurs sur 230 hectares de vigne.
En outre, les coopératives viticoles sont également impliquées dans des initiatives œno-touristiques et de commercialisation directe pour attirer les consommateurs et améliorer leur visibilité sur le marché
.Perspectives d’Avenir
Pour faire face aux défis économiques et environnementaux, les caves coopératives doivent continuer à se restructurer et à mutualiser leurs ressources. La mutualisation des charges et la fusion de certaines coopératives peuvent aider à améliorer leur résilience face à la crise actuelle.
"Il y a toujours eu des mouvements de fusions, mais on est à la veille d’une accélération notable." - Joël Boueilh, président des Vignerons Coopérateurs de France (VCF)
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Conclusion
Les caves coopératives viticoles sont essentielles pour l’économie viticole française. Malgré les défis actuels, elles continuent d’innover et de se restructurer pour assurer un avenir durable. Leur capacité à mutualiser les ressources et à diversifier leurs produits sera cruciale pour leur survie et leur prospérité futures.
En résumé, les caves coopératives jouent un rôle vital dans le paysage viticole français. Leur capacité à s’adapter aux changements du marché et à innover sera déterminante pour leur avenir.